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                    MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.                      305

  Atlantes un philosophe occupe de spéculations plus magnifi-
  ques que vraisemblables. » Gosselin ne voit dans celte Atlan-
  tide qu'une ile fantastique créée par le philosophe d'Athènes,
  cl que celui-ci a soin d'abîmer au fond de l'Océan, pour
  qu'on ne la cherchât pas après lui (1). »
     Mais Platon est-il l'inventeur de celte tradition prétendue
  fabuleuse de l'Atlantide ? N'exislait-elle pas avant lui ? Ne
  voyons-nous pas ses contemporains, Euripide et Théopompe,
  nous la représenter comme une antique croyance fondée sur
 les souvenirs et les monuments des peuples ? Tous les auteurs
 de l'anliquilé, le critique Strabon surtout, si peu prodigue de
 son assentiment aux traditions antiques, tous ces auteurs plus
 rapprochés que nous des temps anciens, ayant en main des
 preuves et des témoignages que nous avons perdus, n'ont-ils
 pas admis cette tradition comme vraie , ou du moins comme
 grandement vraisemblable ? Ces nombreux défenseurs ne
 doivent-ils pas l'emporter sur deux ou trois auteurs isolés,
 quelque grande d'ailleurs que soit leur réputation et leur
 connaissance de la géographie ancienne, vu qu'en oulre ceux-
 ci n'ont pas examiné profondément cette question, ils l'ont
regardée comme bien incidente dans leurs ouvrages, ils n'ont
pas discuté les témoignages et se contentent d'émettre leur
opinion sans l'appuyer sur presque aucune preuve ? Et d'ail-
leurs, ils ne laissentpasd'avoir laissé échapper quelques erreurs
particulières dans le peu qu'ils ont dit de l'Atlantide. Gosselin
avance que les contemporains de Platon ne crurent pas à son
récit ; nous venons de voir le contraire : il dit que Platon tantôt
donne une étendue immense à son île, tantôt le rétrécit jus-
qu'à une étendue médiocre ; mais il confond dans le récit de
Critias l'Atlantide toute entière et l'île particulière qui ren-
fermait la capitale du pays et le chef-lieu de la confédération

  (i) Recherches sur la Géographie des Anciens, tome I, p. 144.
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