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300                 MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

Homère et Hésiode (1), ces pères de la poésie, nous dé-
peindre des îles appelées à juste titre Fortunées, placées aux
extrémités de la terre, jouissant du climat le plus heureux,
de la plus douce température, d'un sol excessivement fertile.
Leurs habitants gouvernés par des lois sages coulaient leurs
jours dans un repos et dans une félicité si grande qu'on lui
comparait la félicité et le bonheur dont les Dieux faisaient
jouir dans les champs élyséens ceux qui avaient honoré
leurs autels et pratiqué la vertu sur la terre. Hésiode, en par-
 ticulier, dans sa Théogonie, cite plusieurs traits frappants de
la guerre des Atlantes et des Athéniens. Parmi les contem-
porains de Platon, nous voyons Euripide parler de cette terre
 mystérieuse, la désigner sous le nom d'Hespéride, et, la pla-
 çant comme tous les autres écrivans vers le mont Atlas ,
nous la dépeindre sous les mêmes traits qu'Homère et
 qu'Hésiode.
     « J'irais, dit le Chœur, au troisième acte de la tragédie
 d'Hippolyte (2), aux riches jardins des Hespérides, nymphes
 dont la voix charme les oreilles, dans ces climats où Neptune
 ne laisse plus de passage libre aux nautonniers effrayés : car
 il a pour terme le ciel soutenu par Atlas. »
    Théopompe, cité par Elien (3), fait ce récit qui a beaucoup
 de rapport avec celui de Platon. Remarquons qu'il le place
dans les siècles héroïques , temps où nous devons placer
 l'existence de l'Atlantide.
    « Silène dit à Midas : L'Europe, l'Asie et la Lybie sont
des îles que les flots de l'Océan baignent de tous côtés : hors
de l'enceinte de ce monde, il n'existe qu'un seul continent
dont l'étendue est immense. Il produit de très grands ani-

  (i) Homère : Odyssée, ch. I; ch. IV, v. 563. Hésiode : Travaux et Jours,
v. n o .
  (2) Théâtre des Grecs, t. VII, p. 68. (Et de Cussac).
  (3) jElien, livre III, ch. 18. Xr. de Dacier, p. 111.