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                  MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.                    291

 à un nombre infini de bêtes sauvages et d'animaux domes-
 tiques. On trouvait dans les forêts toutes sortes de bois utiles.
 Telle était cette île qui devait son aspect florissant et aux
 bienfaits de la nature et aux soins et aux richesses de tant de
 rois qui y avaient fait leur résidence.
    « L'île formait d'abord un carré long : mais le canal et les
 fossés qui avaient été creusés lui avaient fait perdre un peu de
 cette figure. Ce canal avait une profondeur, une longueur,
une largeur incroyables. Quand on compare cet ouvrage avec
les autres ouvrages de l'industrie humaine, l'esprit se refuse
à croire qu'il soit sorti de la main des hommes. Nous devons
rappeler cependant ce que l'on nous en a dit, quelque in-
croyable que cela paraisse. La profondeur était d'un arpent :
la largeur était d'une stade et la longueur totale, par les dé-
tours que ce canal faisait dans les campagnes, était de dix
mille stades : il recevait toutes les sources qui descendaient
des montagnes, et entrant dans la ville par plusieurs canaux
particuliers, il en sortait pour se jeter à la mer. Du haut de
ce canal, étaient dérivées de grandes rigoles de plus de cent
pieds de largeur ; qui, coupées droit par la campagne, se réu-
nissaient de nouveau au canal du côté de la mer. Ces rigoles
étaient distantes de cent stades l'une de l'autre: elles servaient
à conduire à la ville, par le moyen de grandes embarcations, le
bois et les récoltes que la terre fournissait deux fois chaque
année. Car des canaux partant de la ville coupaient et tra-
versaient toutes les rigoles et ouvraient par-là mille voies de
communication. La terre, comme nous l'avons dit, produi-
sait deux récoltes par an de toutes sortes de fruits et de céréa-
les. L'hiver, par la protection des Dieux, la terre était arro-
sée par des pluies fréquentes et par les eaux que des aque-
ducs et des canaux amenaient de tous côtés. La plaine four-
nissait soixante mille hommes en état de porter les armes. Le
pays était divisé par cantons de cent stades carrés de super-


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