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284                   MÉMOIRE SUR L'ATLANTIDE.

 princes et des héros barbares. En voici la cause : Solon ,
 lorsqu'il s'occupait à mettre leur histoire en vers, chercha à
 découvrir la valeur et la signification de leurs noms (1), et il
 s'aperçut que les habitants de Sais, qui avaient écrit les premiers
 sur ce sujet, avaient fait de ces noms des noms égyptiens. Il
 crut être autorisé à prendre la môme liberté, et à faire de ces
 noms des noms grecs, en en conservant la signification. Mon
aïeul les avait mis en écrit ; mais moi je ne pourrai que vous
les répéter de mémoire, autant que me le permettra le long
temps qui s'est écoulé depuis mon enfance. Si donc vous
voyez des princes et des rois Allantes revêtus de noms grecs,
ne vous en étonnez pas, vous en savez la raison.
    « J'aurais besoin d'un long discours, s'il fallait reprendre
dés l'origine ce que je vous ai dit par rapport à notre patrie,
du partage de la terre entre les différentes divinités, d'abord
en parts plus grandes, ensuite en parts plus petites, suivant
que le nombre des dieux augmentait (2), et comme ils se
firent élever des temples et établir des sacrifices en leur hon-
neur. Neptune, ayant eu pour sa part l'île Atlantide, eut
des enfants d'une femme mortelle ; et cela arriva de cette
manière : l'île, qui était sans montagnes le long de la
mer, renfermait dans son milieu une plaine qu'on rapporte
n'avoir jamais eu son égale pour la beauté et pour la ferti-
lité. Près de la plaine, à cinquante stades de distance, mais
toujours vers le milieu de l'île, était un mont peu élevé, ce


   ( 0 On doit se rappeler que, chez les Anciens, tous les noms propres,
même ceux de peuples, avaient une signification tirée des qualités morales
et physiques de ceux qui les portaient, ou de quelque circonstance de leur
vie. Voyez les noms grecs et romains, ceux des nations Celtes, et même,
maintenant, ceux des peuples sauvages de l'Afrique et de l'Amérique.
   (2) Ce passage ne nous rappelle-t-il pas le partage de la terre entre les
enfants de Noé, et les divisions successives de territoire que l'augmentation
des familles dut amener ? Voyez GCIIÙSC, chapitre X.