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278               MKM01K1Ã SUR L'ATLANTIDE.

ment parmi nous. Tout pays qui ne sera exposé ni aux grandes
inondations, ni aux feux destructeurs, quelques autres cala-
mités qu'il puisse éprouver, conservera toujours ses habitants.
Tout ce qui est, arrivé de digne de mémoire, chez vous ou
chez les autres nations, pourvu que nous en ayons entendu
parler, est écrit et conservé dans nos temples. Vous, ainsi
que les autres peuples, vous écrivez bien le récit des faits et
des événements nouveaux, vous les gravez sur les monuments;
mais au temps marqué par les dieux, vient une inondation
qui ravage tout le pays, de telle sorte que ceux qui survivent
à cette calamité sont privés du secours des lettres et des
Muses. Aussi êtcs-vous semblables à des enfants ignorants et
inexpérimentés, qui ne connaissent absolument rien des
choses passées ; car ce que vous venez de me raconter de vos
histoires, ce n'est, en quelque sorte, Solon, que des fables
propres à amuser des enfants. D'abord vous ne vous rappelez
le souvenir que d'une seule inondation, tandis que plusieurs
l'ont précédée. Ensuite vous ignorez l'origine de vos ancêtres,
cette race excellente et illustre dont les Athéniens sont sortis,
faible tige qui a survécu au désastre universel. Cette origine
vous est inconnue maintenant, parce que ceux qui ont survécu
au déluge et leurs descendants ont, pendant plusieurs siècles,
manqué du secours des lettres.
   « Avant ce déluge si désastreux, votre ville, ô Solon ! fleu-
rissait déjà riche et puissante : ses lois étaient sages, de beaux
ouvrages y étaient composés par des savants ; la renommée
des uns et des autres est venue jusqu'à nous, et nous en avons
toujours conservé le souvenir.
   « Alors Solon, plein d'admiration, pria instamment les
prêtres de Sais de lui faire connaître les ouvrages de ses an"
cotres. Un prêtre lui fit celle réponse : La jalousie, ô Solon !
ne nous empêchera pas de vous les faire connaître ; nous vous
les découvrirons volontiers, cl en votre considération et en