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                   L'EXPANSION.                 269

        Eh bien ! parfois, bien-aimé frère,
     L'invisible esprit du Seigneur
     Vient visiter ce sanctuaire
     Où nous couvons notre bonheur.
     Et, quand il trouve le calice
     Trop plein de maux ou de délice,
     Et prêt à verser par les bords,
     Il parle au cœur, le cœur devine,
     L'expansion, coupe divine,
     Laisse écouler tous ses trésors.

Epanche les vertus, ces Heurs que tu cultives
Avec un soin si tendre, un si profond amour ;
     Car il faut, à ces sensitives,
     L'ombre et le soleil tour à tour.

        Épanche ta jeunesse. En elle
     Dieu fait vibrer la grande voix,
     La muse ardente et solennelle
     Qui gémit et chante à la fois.
     C'est la mélodie inconnue
     Qui de l'infini l'est venue,
     Comme un bel ange au nimbe d'or ;
     C'est l'inexorable Sibylle
     Qui vient à ta langue nubile
     Demander sans cesse un essor.


       L'expansion, c'est, ô poêle !
     La fleur dont le puissant parfum
     Peut ouvrir ta bouche muette,
     Qui de nos deux cœurs n'en fait qu'un ;
     Qui l'un à l'autre nous révèle,
     Qui vivifie et renouvelle