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                         L'EXPANSION1.



          A MON FRÈRE DE COEUR, AUGUSTE GARREIRON.




     Épanche dans mon sein la joie et les angoisses,
     Mon cœur a tant souffert lorsque le lien souffrait,
          Que lu l'attristes et le froisses
          Quand lu lui caches un secret.

               Il est, clos à l'œil de l'envie,
             Au fond du cœur, un nid obscur:
             L'homme y cache ce que sa vie
             A de plus triste el de plus pur.
             Là se trouvent nos rêveries
             Les plus blanches, les plus chéries,
             L'amour brisé, l'espoir déçu ;
             Là, le baume que Dieu possède
             Et qu'il verse à qui l'intercédé,
             Nous alimente à notre insu.

  ( i ) M. Charles Poney, à son passage à Lyon, nous a laissé, pour les lec-
teurs de la Revue, la pièce qu'on va lire. Ce jeune poète, ouvrier maçon à
Toulon, vient d'être, à Paris, l'objet d'une manifestation aussi honorable pour
lui que pour la partie de la classe ouvrière qui l'a faite. Ces braves gens
ont voulu personnifier et fêter, en leur frère, l'union du travail des bras
et de la poésie. Ils se sont cotisés, et ont envoyé à l'auteur du Chantier
et des Hlarines, les moyens de franchir la distance qui le séparait d'eux,
pour venir, dans un banquet, fraterniser et croire à un meilleur avenir.