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238              j)K L'ENSEIGNEMENT RÉGULIER

paroles : « La piété est utile à tout; et c'est à elle que les
« biens de la vie présente, et ceux de !a vie future ont été
« promis. »
    « L'estime de soi est l'un des éléments de la tendance
personnelle, et un puissant levier dans la nature humaine,
bien que sans but déterminé. Elle nous détourne, en général,
de ce que nous estimons petit, faible, bas et vil, et par là
même honteux et déshonorant. Cet instinct nous presse, au
contraire, de nous élever vers ce qui, à notre avis, nous paraît
grand, fort, sublime, précieux, et dès-lors honorable et glo-
rieux. Tout dépend ici de l'op'nion quo nous nous sommes faite
de la grandeur et de la petitesse, de la faiblesse et de la force,
de la bassesse et de l'élévation, de la noblesse et de la roture,
s'il m'est permis d'exprimer ainsi l'opposé du sens que nous
donnons au mot noblesse.
    « Les opinions, à cet égard, ne nous présentent pas seule-
 ment la plus grande et la plus bizarre variété, mais encore la
 plus frappante opposition. L'éducation doit donc se dépécher
 de donner à ce vague instinct la direction convenable, en le
 mettant en harmonie avec la tendance morale, et tirant parti
 des importants services qu'il peut et qu'il doit lui rendre.
    « Le cours de langue suivra en cela l'exemple du divin
 Maître. N'est-ce pas en vue de ce besoin de l'estime de soi
 qu'il a adressé ces paroles à ses compatriotes, pour qui les pu-
 blicains et les païens étaient l'objet d'un souverain mépris? Si
 vous n'aimez que ceux qui vous aiment, quel mérite en au-
 rez-vous? Les publicains ne le font-ils pas aussi? Et si vous
 ne saluez que vos frères, que faites-vous en cela d'excellent ?
 Les païens ne le font-ils pas aussi? Soyez donc parfaits,
 comme votre Père céleste est parfait. Quel sublime but il
 place ici devant les yeux de ses disciples, afin de leur inspirer
 la plus noble ambition qui puisse animer le cœur de l'homme
 et le former au bien »