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                 DE LA LANGUE MATERNELLE.                   231

dîer avec soin les conséquences et les résultats, comme pour
décider de la nature d'un arbre, il convient d'en considérer le
fruil.
   Tel doit être le premier but de l'éducation publique et pri-
vée, et, si l'on y prend garde, on ne tardera pas à reconnaître
que c'est là le vrai moyen de résoudre le problème dont on
cherche la solution. La difficulté est dans le choix et l'appli-
cation des moyens qui conduisent à ce but; toutefois, nous ne
saurions admettre que l'éducation, considérée à ce point de
vue, soit réellement un art aussi rare, aussi difficile que l'on
serait porté à le croire en lisant ces savants traités où le ca-
ractère de l'enfance est analysé avec tant de profondeur-,
nous sommes persuadé, au contraire, que la bonne Provi-
dence n'a pas voulu qu'un art aussi essentiel fût le partage
d'un petit nombre d'êtres prévilégiés ; mais elle a dû vouloir
qu'il ne pût être pratiqué avec succès que par des parents
vraiment religieux, ou par des personnes pénétrées de la
sainteté d'une pareille tâche; elle a dû vouloir que le plus
sûr moyen de réussir dans cette œuvre, fût la pratique même
des devoirs dont il faut faire sentir l'importance à l'enfant,
en un mot, le bon exemple.
   Telle est, au fond, l'opinion du respectable auteur de l'ou-
vrage dont nous nous proposons d'étudier le but et les mé-
rites : il considère l'œuvre de l'instituteur primaire comme
la continuation de celle delà mère de famille, et prenant
celle-ci pour modèle et pour guide, il se propose de dévelop-
per les heureux germes qu'elle a fait éclore. Voici, en abrégé,
f exposliou de ses principe» :
   En apprenant à parler, l'enfant apprend en même temps
une foule de choses ; chaque mol nouveau dont s'enrichit son
vocabulaire, représente dans son esprit une idée nouvelle :
bientôt aux objets sensibles se joignent les qualités, les
différences, les rapports, et par conséquent la notion do la