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ET LES MOINES DU MONT-CASSIN. 225
copo di Pignatai'o (1), qui non seulement emportèrent les
calices et les croix d'argent, mais encore pillèrent les livres.
Ici, ce ne sont pas de simples conjectures que nous mettons
en avant ; ce pillage est constaté par une lettre du pape Ur-
bain V, et dom Tosti, auteur récent d'une belle Histoire du
Mont-Cassin, a donné le texte môme qui se trouve aux Ar-
chives de l'Abbaye. Monasteria, hospitalia et alia pia loca
scecularia et regularia, a dicto monasterio dependentia inva-
dere, frangere, capere, occupare, occupata diruere et incen-
dio concremare ; ac ecclesias et monasteria, et loca ipsis U-
bris, calicibus.... spoliare (1). Si les livres eurent à souffrir
au milieu de ces guerres et de ces pillages infâmes, c'est ce
que l'on peut aisément se figurer.
Maintenant, je ne révoque pas en doute l'herbe croissant
aux fenêtres, la poussière recouvrant des livres gâtés et per-
dus; mais à qui la faute? est-ce toujours à ces pauvres
moines, dispersés par des tremblements de terre, par'l'in-
vasion des Hongrois et les rébellions des vassaux ?
Il est plus que permis, d'autre part, de révoquer en doute
ce qu'on raconte de marges coupées, de feuillets arrachés
pour former de petits offices, et les vendre aux femmes et aux h
enfants. Nous devons ajouter une autre considération, bien \
faite pour mettre à néant ces récits mensongers que nous \
discutons.
Les manuscrits que vit Boccace et qui lui firent verser des
larmes, sont ceux-là même qui se trouvent â présent aux
archives du Mont-Cassin, et qoi furent écrits aux VIe, VIF, >
VIIIe, IXe, Xe, XIe, XIIe et XIIIe siècles; là -dessus, il n'y
a pas lieu à douter. Or, quoique quelques-uns de ces manus-
crits aient souffert au commencement et à la fin, c'est-à -dire
(i) Seigneur d'une terre située à quatre milles du Cassin, et vassal de l'Ab-
baye.
(a) L. Tosti, Storia délia Badia, etc., tom. III, pag. 98 et S-j.
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