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DE PARIS A LA MÉDITERRANÉE. 205 à tous les chemins de fer, le plus libre établissement, pen- dant qu'on s'entasse jusque sur la montagne de la rive op- posée ? Ne serait-ce pas évidemment que le flot commercial n'a point encore pénétré sur sa plage excentrique? qu'il ne peut y arriver que de main d'homme, rejeté par la violence et l'injustice hors de ses voies naturelles, et, pour rendre noire pensée par un mot, en détournant la vallée de la Saône à son profit? Mais, dit-on à l'enquête, il faut que Lyon se porte aux Brotleaux; une ville longue est une ville absurde. — A Lyon, on ne fait rien d'absurde en fait d'intérêt ; Barrême y est né et il devait y naître. Qu'on veuille prendre la peine d'étudier la disposition de tous les organes de la circulation dans la na- ture: lasôve, le sang, la richesse ne procèdent-ils pas en long? Nous ne faisons donc que la plus intelligente application de celte loi universelle de vie, lorsque nous voulons tous être établis sur les grandes voies du mouvement et de la fécon- dité ; lorsque nous élevons nos demeures vers les fleuves, les routes, les belles promenades, où elles auront trois fois plus de valeur, où nos locataires gagneront trois fois plus, où nous serons trois fois plus sainement logés; lorsque nous payons si chéries maisons de nos rues longitudinales; lorsqu'un em- placement se vend d'autant mieux qu'il est moins profond ; lorsque, pour abréger, la Guillotière, auteur de la critique, a poussé elle-même le principe jusqu'à l'exagération : un cours, un quai, une rue, qui, néanmoins, recevront très probable- ment en partage, au nord, où les arrivages sont a peu près nuls, les provenances de Besançon, de Genève, de Grenoble; au sud, digne d'un haut intérêt, une notable partie de l'af- fluence du Midi vers le Nord. Disons, en général, que l'ab- surdité, c'est-à -dire, le défaut d'intelligence et de sagesse, consisterait bien plutôt à laisser improductive une richesse réelle. Quoi de plus riche que le bassin de la Saône, de plus