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202 CHEMIN DE FER dans l'activité intelligente de sa laborieuse population et la prééminence de capitaux créés sous l'empire de conditions vieillies, ne subisse de pertes que celles qu'il est impossible de lui épargner ; car, s'il fut un temps où, plus que toute au- tre, celte ingénieuse et féconde cité pouvait défier le sort qui l'aurait abattue, de la réduire à l'impuissance de se relever grande et riche, il n'en saurait plus être ainsi dans l'avenir; l'invention du rail-way a rendu possibles à son égard toutes les vengeances des Conventions futures. Il suffirait de la rui- ner une fois pour la vouer à une éternelle langueur. Qu'elle perde , dans un grand désastre , cent millions , non pas de son commerce , mais du capital garant de ses transac- tions, de sa valeur au soleil, on verra 5 quelle décadence elle est devenue accessible. Mais si une position sans égale, comme centre d'activité commerciale et industrielle, si une ville présentant l'aspect d'un dock, d'un port, d'une grande route, qui se continuent sans interruption sur tous les points de son multiple périmè- tre, sur l'un des plus remarquables développements de quais qu'il y ait au monde, est susceptible de décheoir, quelle ne sera pas l'impuissance d'une localité moins heureusement dotée, à s'emparer de ce splendide héritage? et l'anéantis- sement d'une telle ville peut-il se consommer sans que tout ce qui se rattache à sa grandeur, sans que tout ce qui vil de sa richesse, ait à souffrir de celte ruine, dans la proportion de son rapprochement? Qui serait assez aveugle pour ne pas voir, assez inintel- ligent pour ne pas comprendre que Lyon est la source d'où découle le trop-plein qui va se déverser dans les canaux qui l'environnent, en commençant par les plus voisins? Or, la source tarie ou diminuée, comment les canaux seraient-ils alimentés? L'union lyonnaise, union puissante aussi long- temps que durera le principe de ses rapports, est un vasle