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DE PARIS A LA MÉDITERRANÉE. 199
lune de l'entreprise trouveront le gage le plus certain de la
plus complète satisfaction. Quelle ne sera pas, ainsi évaluée,
la puissance de la grande cité du travail ?
Dès lors, la question d'art, question de dépense, considé-
rablement simplifiée en présence des capitaux offerts, difficulté,
tout au plus, que quelques mois de concession aplaniront le
plus souvent; la question stratégique, beaucoup plus sérieuse,
notamment près des frontières, où elle peut arriver à une
haute importance, pour quelque temps encore, ne constituent
en général que de faibles incidents, dans le grand fait, dans
le fait universel des chemins de fer ; moderne croisade, dont la
devise est : union-travail ; dont le résultat prochain sera une
immense promiscuité d'intérêts ; dont le dernier terme sera
probablement la paix du monde. Et l'on devra, réflexion
assez triste , à l'ordre matériel, ce que l'ordre moral n'a ja-
mais pu réaliser !
En résumé, ce qu'il importe avant tout autre soin de con-
sulter, ce sont les intérêts du pays; de satisfaire, ses besoins;
de ménager ou d'accroître, ses richesses. Or, les intérêts, les
besoins de locomotion, les richesses, où les trouver plus ac-
cumulés, plus féconds, plus actifs, que dans les courants où
ils existent depuis des siècles? Etudier la direction de
ces courants, leur importance acquise, leurs tendances pro-
chaines, leur essor naturel ou probable, afin de n'en détour-
ner aucun de ses voies normales ; y porter les rails-ways, en
les approchant le plus possible des populations, coefficient
principal de leur rendement ; confondre ainsi dans une heu-
reuse solidarité le but, la valeur financière et le principe
économique des voies de fer, c'est-à -dire les intérêts particu-
liers et les intérêts généraux : tel est en celte matière le plus
impérieux devoir d'un gouvernement habile et sage; tel évi-
demment, celui d'une commission d'enquête, dont le mandut
ne saurait être grave et digne qu'arrivé à ce degré d'éléva-