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DE PARIS A LA MÉDITERRANÉE. 19T mes généraux , dont la perfection collective est une sorte d'identité entre eux, tous les autres éléments de calcul vien- nent prendre un rang secondaire, accessoire. C'est donc à rechercher et à sommer avec intelligence les éléments consti- tutifs de ces trois principaux termes, que se réduit l'élude économique d'un projet de chemin de fer, et conséquemment l'utilité générale qui doit recommander son adoption ; qui doit la régler impérieusement, dirons-nous ; car le tracé, sous le rapport de l'art, est le problème de la science, et la science, attribut divin, attribut exclusif de l'homme, puisque seul il a été appelé à la comprendre, lui a été donnée, non pour s'imposer à lui, mais pour le servir : toute création doit être nécessairement utile dans l'ordre de sa corrélation providen- tielle. Lorsque le gouvernement, les chambres et les économistes ont posé en principe que les routes de fer, héritières plus ou moins éloignées de toutes les grandes voies de terre, de- vaient, autant que possible, être établies là où une longue possession a fixé le mouvement agricole, industriel ou com- mercial, ces autorités ont évidemment entendu que la ques- tion d'art, en résultat celle de la dépense, ne prévaudrait que motivée sur des difficultés insurmontables ; et elles ont fait preuve de haute moralité, car elles ont donné satisfac- tion à la justice dislributive ; et elles ont fait acte de sa- gesse sociale, car la France serait longtemps à se remettre u'une brusque perturbation d'intérêts; et elles ont fait une œuvre de haute économie, en ce qu'il y aurait, dans tout bouleversement qui ne serait pas indispensable, une perte manifeste du capital national. D'une part, elles savaient que l'intérêt général se forme nécessairement de la plus grande somme possible d'intérêts particuliers dans leur rapport avec celui-ci, même au point de vue de la guerre, désormais ré- duite à une simple question d'utilité publique, et ainsi, de-