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136 DE LA LONGÉVITÉ par conséquent, sont moins tourmentés, est dans la pro- portion de 5 ou 6 noirs esclaves sur 1 noir libre. Ceci amène à sonder une des plaies de notre civilisation actuelle, l'affaiblissement du chiffre de la longévité des classes labo- rieuses, tandis que, pour les classes aisées, ce chiffre a at- teint, depuis plusieurs siècles, une progression croissante. D'après M. Villermé, la mortalité relative en France, était, en 1780, de 1 : 29; en 1802, de 1 : 30; en 1820, de 1 : 39. MM. Benoiston de Chaleauneuf, Odier et Serre Malte, ont fourni des documents plus étendus, et leurs calculs remontent au XVI e siècle. Voici, du reste, ces documents authentiques qui prouvent qu'à notre époque la mortalité est moins con- sidérable qu'auparavant, et la vie moyenne plus assurée : Durée probable de la vie humaine. DurCe moyenne de la vie. e xvi siècle, 4 ans 9 mois 18 ans 5 mois. xvii e — 7 — 11— 23— 4 — re e l moitié. xvm — 2 7 — 3 — 32 — 8 — 2 me — — — 32 — 4 — 33 — 7 — 1801-13, 37 — 10 — 38 — 6 — 1815-26, 45 — 10 — 38 — 10 — (1) Il est donc certain que le bien-être est devenu plus gé- néral : une classe nouvelle, composée de citoyens aisés, qui possèdent les choses nécessaires à la vie, est née des débris de l'ancienne aristocratie, et les jouissances, qui étaient au- paravant le privilège de la grande richesse, sont descendues peu à peu dans presque toutes les familles de la classe moyenne. Chez celle-ci, le chiffre de la moyenne de la vie humaine s'est élevé ; voilà un grand progrès, le plus considérable qui se soit jamais accompli. Mais, par malheur, la population la- (i) Odier et Serre-Malte. Bibliothèque universelle de Genève, tom. 36, p. I 3 O - I 4 O .