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                             DU BUGEY.                       113

magne, à raison de la conformité de leurs noms avec Brios,
et de leur position topographique.
   La prétention de Brion nous paraît défaillante en présence
de quelques considérations principales. Laissons pour un
instant les chroniques qui doivent interpréter, éclairer et
résoudre cette question. Peut-on supposer que Charles soit
rentré en France par les gorges de Nanlua, alors qu'un in-
térêt pressant lui prescrivait de se rendre diligemment à Lyon
où était le corps d'armée d'expédition sous les ordres de
Boson, son beau-frère, et des comtes d'Auvergne et de
Languedoc? Et à supposer qu'il ait pris cette voie du Haut
Bugey, sachant la conspiration ourdie contre lui, comment
admettre que, en proie aux tortures d'une maladie violente, il
ne se soit pas arrêté au monastère de Nantua placé sur son
passage, avant Brion qui se trouve au-delà, à une petite
dislance? Encore si Brion eut eu, à cette époque, une impor-
tance quelconque ; mais, selon toute apparence, il n'existait
pas. On sait qu'en 1240, Etienne 11, sire de Thoire et de
Yillars, à la suite de grands démêlés avec le prieur de Nan-
lua, fit bâtir ce château sur un roc élevé, dans une situation
redoutable, pour imposer le respect à son puissant et incom-
mode voisin (l) ; et si une charte de franchises, à la date de
1287, donne à ce seigueur les litres de fondateur et de res-
taurateur du château, c'est là une superfluité de qualifica-
tions qui se rencontre dans les titres de celte sorte. Nous
tenons la première de ces qualifications pour la meilleure.
   Briord se présente avec des titres apparents tout-à-fait r e -
marquables. Voisin des Alpes, sur les confins de la pro-
vince (2), il était précisément situé aussi sur cette grande
voie romaine de Lyon à Genève par le Bugey et la Savoie.
Ce village qui fut, dit-on, sous les Romains, la cité du pré-

  (i) Guichenon, 2 e partie, Bugey, pag. 41.
  {2) Finibus in nostris, Epitaphe de Cbarles-le-Chauve.