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                           DD BUGEY.                         103
du Rhône, le Molard de Lavours paraît avoir la forme d'une
tortue. Sur son sommet, exactement au point le plus élevé,
sont les ruines d'une ancienne construction qui a toujours été
désignée sous le nom de Maison des Sarrasins. Cette cons-
truction ruinée peut avoir huit mètres de longueur sur quatre
à cinq mètres en largeur, Des pans de murailles solidement
construites s'élèvent encore à une hauteur de trois à quatre
mètres.
    Ces ruines sont sur un rocher circulaire qui rend leur
abord assez difficile. Si l'on descend le Molard au nord-ouest,
en suivant un sentier escarpé, on rencontre le puits sarrasin,
creusé dans le roc, à une profondeur qui ne peut être mesu-
rée a cause des pierres qui le comblent en partie. Les habi-
tants de celte contrée présument que le Rhône avait autre-
fois son lit de ce côté du Molard, et que d'autres fortifications,
dont il ne reste plus de vestiges, s'élevaient au dessus du puits
sarrasin, qui, par son étrange situation, ne paraît pas avoir
 pu servir à un autre usage. D'après tous ces indices qu'in-
 terprète une tradition précise, il semble évident que les Sar-
 rasins, après leur défaite, se sont réfugiés en ces lieux escar-
 pés, et qu'au moyen de quelques constructions, ils ont pu s'y
 maintenir.
    Nous sommes au terme de nos explorations. Ces mo-
 numents traditionnels, visités avec soin, scrupuleusement re-
 tracés, doivent suppléer à l'insuffisance des documents écrits.
 Leur ensemble éclaire, explique celte phase historique qui se
 divise en deux parties dislinctes : la désastreuse invasion des
 Maures, et leur séjour dans notre province, où, vaincus et
 dispersés, ils sont venus chercher un asile pour se soustraire
 à la poursuite de leurs vainqueurs.