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DU B0GEY. 87 du cruel Ebroin n'était que différée. Quelque temps après, il envoie dans le Bugey deux sicaires pour tuer Ragnebert. Il est saisi, pendant la nuit, dans sa retraite et amené dans la vallée de ï'Albarine, derrière l'oratoire de Domitien. Là , au bord du torrent de Brébon, il est tué d'un coup de lance, lorsque, à genoux sur un rocher, il adressait à Dieu sa der- nière prière. Une croix de pierre, suivant la tradition, a tou- jours marqué la place où fut répandu le sang de celte illustre victime. Les moines enlevèrent son corps, le matin, et l'en- sevelirent dans le monastère de Domitien. Son tombeau at- tira dans la suite une si grande affluence defidèlesque l'abbaye et la bourgade qui se forma dans son voisinage prirent le nom de Ragnebert et se placèrent sous son saint patro- nage (1). Quatre siècles après, le comte Gélin, seigneur du Forez, obtint de Gebuin, archevêque de Lyon, une partie des osse- ments de Ragnebert, pour les déposer dans le prieuré de St- Àndré, près de Montbrison. Ainsi que dans la vallée de Ã'Al- barine, le pèlerinage des fidèles y donna naissance à un bourg considérable qui prit aussi le nom de Saint-Rambert (2). Sous Ghilpéric II, vint au Bugey un homme qui doit être considéré comme le fondateur de la ville de Nanlua. Animé d'une foi ardente, cet homme avait méprisé les grandeurs hu- maines, auxquelles sa naissance lui donnait le droit de préten- dre, pour se vouer, dès sa jeunesse, aux pénibles travaux des missions apostoliques. Après avoir porté les lumières de l'Evangile dans les Pays-Bas, sur les bords du Danube, aux Pyrénées, à des nations idolâtres et sauvages, ap"rès de longues et persévérantes fatigues, Amand prit la résolution d'ense- (i) Mabillon, Annales bénédictines, année 68o. (2) Légende de saint Rambert, extraite du bréviaire de l'abbaye, et insérée dans les Preuves de l'histoire du Bugey, Guichenon, pag. 232.