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DU ISDGEY. 85 sent sous l'autorité immédiate de ces gouverneurs revêtus du titre de patrice, dignité empruntée à l'Empire. Clothaire II, monarque des divers Etats des princes francs, agrandit encore celte hiérarchie administrative en instituant dans chacun de ces Etats un vice-roi , élu par les grands vassaux, sous le titre de maire du palais. Sous Dagobert I, successeur de Clothaire II, existait un illustre et grand personnage, dont le Bugey a toujours vé- néré la mémoire. C'est Villebaud ou Vulbas, patrice de la Bourgogne transjurane. Ses éminentes vertus lui valurent l'affection des peuples soumis à son autorité et la haine des grands, dont les méfaits trouvaient en lui quelquefois un juge inflexible et toujours un censeur sévère (1). Dagobert mort, Nanlilde, mère du jeune ClovisII, fit élire maire du palais, dans le royaume de Bourgogne, son favori Flaocat, le plus implacable ennemi de Vulbas. L'élévation de cet homme vindicatif fut pour Vulbas, placé sous son au- torité, une amère disgrâce et le présage de sa perte. Il ne put, en effet, échapper aux entreprises perfides et incessantes de son puissant ennemi. Se rendant à Autun, sur l'invitation amicale et pressante de Clovis II, Vulbas, suivi d'une nom- breuse escorte, était près de cette ville, lorsqu'à ['improviste il fut attaqué par Flaocat avec des forces supérieures. Il fut tué dans ce guet-à -pens. Mais la justice divine ne laissa pas longtemps ce crime impuni. Onze jours après, lorsque Flaocat se livrait à l'affreuse joie d'avoir assouvi sa haine, il expira dans les convulsions d'une maladie soudaine (2). Le corps de Vulbas fut transporté à Marcilleu pour y être inhumé en un monastère du Bas-Bugey. Les évêques con- temporains, et notamment Saint-Ouen , flétrirent l'attentat (i) M. Déperrj-, flist. Hug. (2) Dom Plancher, Hist. de Bourgogne, liv. II.