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                      THÉÂTRES.


» E L'ARRÊTÉ MUNICIPAL,—RACIIEL ET FRÉDÉRIC L E M A I T R E , - ~

                  BERLIOZ ET SON FESTIVAL.




    Nos théâtres ont eu leurs mauvais jours, leurs jours d'o-
rage. L'arrêté municipal qui les a fait naître vient enfin
d'être retiré; maladroit dans sa forme, il était au fond inexé-
cutable. Il compromettait à la fois les intérêts de l'art et la
 fortune du directeur. Il n'avait pu, en effet, arriver à consti-
tuer celle infaillible commission aux lumières de laquelle était
abandonnée l'adoption des nouveaux artistes. Le public se
 trouvait dépossédé arbitrairement d'un droit dont personne
n'avait voulu assumer sur lui la responsabilité; mais, comme
 il y a des juges à Berlin, il y a une volonté plus forte que
celle d'un maire, c'est la volonté de tous. Il y a quelque chose
de plus puissant qu'un arrêté municipal, c'est l'opinion pu-
blique et la presse, son organe. Ces deux grandes voix qui
 n'en forment qu'une en réalité, avaient tout d'abord étouffé
la voix de M. le maire. Ce n'est pas que dans l'intérêt de
nos mœurs, dans celui des arts et de la dignité de l'artiste,
il n'y eût au fond quelque sage disposition à prendre, quelque
favorable intervention à placer. Renfermer le droit dans de
justes limites, tel devait être le soin de l'autorité. Le sup-
primer n'était pas en son pouvoir. Exiger le silence le plus
absolu pendant les trois débuts d'un artiste, et se prononcer
sur son admission, la toile une fois baissée, voilà ce qu'on
 aurait pu et dû obtenir. On ménageait ainsi, d'une part, l'a-
mour-propre de l'artiste débulant, et, de l'autre,on ne troublait
point dans son plaisir le spectateur venu pour voir et non
 pour juger. Tous les droils se trouvaient, par là, sauvegardés.