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occupait, et il l'y logea dans la chambre même qu'Annibal
Carrache avait autrefois occupée.
    « Mignard, en copiant les admirables peintures des Car-
raches, sut répandre dans son ouvrage cette vie, cette ame,
qui fait passer dans la copie tout le feu de l'original. En
moins de huit mois qu'il demeura dans le palais Farnèse,
il fit encore un grand nombre de dessins et plusieurs tableaux
originaux pour le cardinal de Lyon (1). »
    En 1657, Mignard quitta Rome où il avait demeuré près
de vingt-deux ans, et s'embarqua pour la France le 10 oc-
tobre. Il se trouvait à Lyon au commencement de 1658. « Il
n'y fut pas plutôt arrivé que M. de La Salle, Prévôt des
Marchands, le vint voir au nom du corps de Ville, pour le
charger de faire le portrait de Camille de Neufville, qui en
était alors archevêque. Ce prélat le mena le lendemain à
Neufville, et ce beau lieu vit commencer et finir le portrait.
La Ville prouva, par un présent considérable qu'elle fit à
l'auieur, son estime pour le tableau et son amour pour celui
qui en avait été le sujet.
    « Durant le séjour que Mignard fit à Lyon, il peignit
entre autres le marquis de la Baume, neveu de MM. de Vil—
leroy ; Mme de la Poype, la plus belle femme de la province,
et M. Pelot, intendant du Dauphiné, qui était alors en cette
ville.
    « Mais l'ouvrage qu'on admira le plus, fut un portrait de
Mme de Pernon. Elle avait une fille fort jeune, qui est peinte
prenant des fleurs sur une table auprès de sa mère, avec
tant de force, lanl d'agrément et de vérité, qu'on accourait
de toutes parts pour voir ce tableau.
    « Mignard reçut à Lyon de nouveaux ordres de se rendre

     ( i ) L'abbé Mazière de Monville, la Vie de Pierre   Mignard,   Amsterdam,
i 7 3 t , p a g . 17.