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HEUREUX CEUX QUI SONT MORTS ! 7 II. Heureux ceux qui sont morts ! Hélas ! pour eux la terre Ne se couvrira plus de moissons et defleurs: Us n'iront plus, des bois sondant le doux mystère, Interroger la forme et lire les couleurs. Mais si le ciel sourit, si la rosée en pleurs Brille aux bords des vallons, comme un œil solitaire ; S'il est des monts, des eaux où, loin de ses douleurs, L'ame un instant s'élève ou bien se désaltère ; Si parfois, parcourant les sentiers deux à deux, Nous avons effeuillé la pervenche et la rose, Oubliant de penser, et nous sentant heureux ; Si dans ces courts loisirs, et si dans chaque chose Nous avons cru trouver l'amour et la beauté, Nous avons mal compris et vu d'un seul côté !