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                             AU CHANCELIER GERSON.                                            405

à aucune obligation envers ses sujets, tant que la souveraineté subsiste ;
s'il leur fait un tort manifeste et constant, la règle naturelle de repousser la
violence par la violence a lieu. » Et il appuie cette maxime sur le fameux
vers de Sénèque le tragique :

                   Nulla Dco gratior victima quam tyrannus,
                   Nulle victime plus ayn'able     aux dieux qu'un            tyran.

     Ce même docteur, dans la première de ses dix Considérations                         très utiles
aux princes, avertit « les rois et les princes chrétiens de prendre garde, sur
toutes choses , que de mauvais conseils ou U'autres motifs ne les fassent
tomber dans quelques erreurs           contraires à la loi et à la saine doctrine,
parce qu'il n'est point de péché qui les rendît plus désagréables à Dieu,
ni plus infâmes aux yeux           du monde, au point même que cela attirerait
sur eux et sur leur race une persécution par le fer                         et par le feu, à quoi,
dit-il, autorisent les lois civiles et les lois ecclésiastiques. »
     J e pense que M . Darmès me dispensera d'apporter le latin; je lui garantis
la    fidélité   de mes citations, et il doit être aussi content de moi qu'il le
sera peu de Gerson, ayant voulu le justifier.
     Encore une fois, Gerson s'était laissé emporter au courant des doctrines
alors générales dans les écoles, et ceux qui ont invectivé contre la mémoire
de certains hommes auraient dû se le rappeler. On se serait épargné beau-
coup de déclamations notamment à l'endroit du P . Mariana , et il est à
observer que les esprits justes, qui ont étudié de près les questions, n'onl
pas donné dans l'erreur vulgaire.            J'en appelle en particulier à un livre
d'un professeur de P a r i s , M . Charpentier, qui a très bien exposé ce fil
d'idées dans une Histoire de la renaissance des Lettres,                    au XVe siècle (Paris,
1843, 2 vol. in-8°).
     Quand donc on élèvera une statue à Gerson, nous demanderions qu'il fût
représenté en costume de chancelier, qu'il y eût au pied de sa statue un
groupe d'enfants, et en légende les dernières paroles, les suprêmes adieux
du pieux instituteur. Nous aimerions à voir se dérouler sous sa main ce
titre d'un       de ses livres, lequel résume les dernières années de sa vie à
Lyon : De parvulis ad Chrislum traliendis. Par là, on aurait une idée du Chan-
celier Gerson réfugié à Sainl-Paul. L'inscription, quelle qu'elle fût, serait
en français, à moins qu'on ne la voulut en hébreu, comme cet aubergiste
de Walter Scott, pour plus de clarté. C'est ainsi que nous comprenons Gerson,
et non pas un homme quelconque, qui ne ressemblerait à rien et n'aurait
aucune signification pour le peuple.
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