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PENDANT LES ÉPIDÉMIES DU XVIIe SIÈCLE. 325 Le 20 novembre, Derhoddes fit une nouvelle demande : « il ne désireroit encore faire la visite en la chambre à eprobation, où arrivent journellement des malades estrangers, de crainte que sur le moindre soupçon de mal contagieux qui pourroil y survenir, il ne fust tenu pour suspect, et ce faisant en dan- ger de perdre ses pratiques ordinaires parmy la ville, et re- quéroit que la Compagnie laissât encore jusqu'à Noël pro- chain le sieur Magnin, médecin qui estoit dans la maison et faisoit la visite en ladite chambre. » On y consentit encore ; Magnin conserva ses dangereuses fonctions; mais le Bureau, poussé par on ne sait quel esprit de parcimonie, décida qu'il ne recevrait plus aucun salaire.... Le 6 janvier 1630, Claude Magnin obtint une récompense qui valait mieux que de l'argent, c'était un certificat hono- rable des services qu'il avait rendus dans la pesle, pendant une année entière. Une nouvelle épidémie se développa en 1638 : Pierre Gar- nier n'ayant pas continué son service , l'administration le fit offrir à Claude Pons, dont elle avait su apprécier le zèle et le savoir. Pons avait déjà été médecin de l'Hôtel-Dieu à deux reprises, de 1630 à 1633, après la mort de Thomas Debert, et de 1635 à 1637, après la retraite de Henri Fa- got (1). Il avait conquis la confiance publique; et, retiré sans la pratique civile, il consacrait sa vie aux soins d'une nom- breuse clientelle. Ce nouveau service ne pouvait lui être que préjudiciable; il devenait pour lui un surcroît de charges; mais, n'écoutant que la voix de l'humanité, il n'hésita pas à (i) Pierre Garnier était entré à l'Hôtel-Dieu comme médecin le i e r juillet 1637. Cette famille fournit successivement à l'hôpital trois générations de médecins de mérite : i° celui dont nous venons de parler, qui était gendre du docteur de la Mornère, et qui avait succédé à Claude Pons; — 2 0 Pierre Garnier, son fils, qui remplaça J.-L. Panthot en 1695 et qui fut auteur d'un