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LETTRE INÉDITE DE JACOB SPON. 285 ble du mot d'huguenot, une pluie de terre arrivée à Aigles, le flux et reflux du Rhône arrivé en 1000 ; dans la contre-cri- tique, le plan nouveau de l'antiquariat, le mémoire de Vin- centio Cobergeo, etc. Pour ce qui est de votre critique, je crois qu'un capucin n'est pas un ennemi digne de vous. Il serait pourtant bon de lui rogner, en passant, ses sandales dans quelque coin du journal. Il y a déjà longtemps que, pour n'avoir aucune passion qui me dominât, je me suis défait de mes médailles, que j'ai sacrifiées aux inscriptions, puisque je n'ai presque voyagé qu'aux dépens des médailles que je vendais. Quand il m'en vient pourtant quelques-unes de bonnes, je les achète, afin qu'elles ne tombent entre les mains de quelque rustre qui les mette à la fonte ; mais je m'en défais avec la même facilité, de peur que ce qui m'a donné du plaisir par sa possession ne me donne du chagrin par sa perte. J'ai en- core quelques bonnes médailles dont je puis accommoder votre ami ; je vous en donnerai la note et le prix. Il y a, outre cela, un de mes amis qui a les douze Césars d'or. Il est vrai que le Jules est une consulaire d'or avec une tête de la Concorde, et non pas celle de Jules, qui vaudrait seule en or vingt pistoles, au lieu que celle-ci n'en vaut que deux ; mais on la substitue parce qu'elle a son nom C. Cœsar. Il veut avoir de ses douze trente-sept pistoles d'or, comme elles lui ont coûté. Il y a un autre de mes amis qui en a près de cent d'or, et qui vend pourvu qu'on lui paie bien. Il faudrait que votre ami mandât ce qu'il voudrait, dont on lui enverrait le prix. Je vous suis infiniment obligé de l'offre que vous me faites pour les manuscrits dont j'aurai besoin de privilège. L'occasion se pourra présenter de vous en faire souvenir, car on ne me les a que trop traînés jusqu'à présent. Voici une chose dont le public mérite d'être informé par votre organe.