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                     ASCENSION AU MONT-BLANC.                     2b5
natte ou d'un tapis, de façon à conserver au moins quelque échan-
tillon de la splendeur passée de ce parvis?
    On remarque de nombreuses mutilations aux devises, aux entre-
lacs que l'artiste avait semés avec une si élégante profusion le long
des murs de la même chapelle. Quelques-unes de ces tristes muti-
lations sont de date assez récente. Ne tiennent-elles point au manque
de vigilance qui permit, il y a quelques années, à une main vandale
autant que niaisement janséniste d'infliger aux génies du tombeau
de Philibbert-Ie-Beau le genre de châtiment que Fulbert fit subir à
Abélard?
    Les slalles du chœur servent aux élèves du séminaire de Brou. Il
va sans dire qu'elles souffrent de cet état de choses, et que les élé-
gantes ciselures dont elles sont ornées mériteraient des ménage-
ments qui ne peuvent pas toujours leur être assurées de la part
d'une jeunesse plus ou moins apte à apprécier le mérite de ce tra-
vail. Des bancs plus simples ne remplaceraient-ils pas aisément ces
belles stalles, qui aident, pour leur part, à l'ornement du chœur?



                              VARIÉTÉS.


      ASCENSION AU MONT-BLANC PAR MM. BRAVAIS, MARTINS
                                ET LEP1LEUR.


   Voici des détails que nous empruntons au Fédéral de Genève
sur cette périlleuse ascension à laquelle a pris part notre professeur
d'astronomie, M. Bravais.
          Revenus à Chamouny le 21 août, les voyageurs attendirent encore
patiemment jusqu'au 27. Le temps paraissait assuré ; ils se mirent en marche
à minuit et demi, avec deux guides, accompagnés de quatre porteurs. La ca-
ravane monta sans s'arrêter. A midi, elle atteignit le Grand-Plateau pour
la troisième fois. La tente avait résisté à tous les orages, à tous les coups de
vent qui l'avaient assaillie depuis un mois; mais elle était à moitié ensevelie
dans la neige, qui s'élevait autour d'elle à trois pieds d'un côté et à quatre
pieds de l'autre. En peu d'instants elle fut déblayée. Les instruments et les
vêtements étaient intacts ; mais le pain, le vin et la viande se trouvèrent gelés.
La journée fut employée à diverses expériences, et le lendemain, à dix heures
et quelques minutes, les voyageurs commencèrent à s'élever vers la cime
du Mont-Blanc par l'ancienne route, que De Saussure, leur illustre prédéces-
seur, avait suivie en 1787. Une neige profonde et pulvérulente rendait
l'ascension pénible, et, à partir des Rochers-Rouges, pour gravir la dernière
pente, un vent glacial du novd-ouest se mit à souffler avec une force vraiment
extraordinaire.