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178 J . - B . RONDELET. Doué de la plus heureuse constitution, le jeune Rondelet partagea, pendant quelque temps, avec huit sœurs et sept autres frères, les soins et la tendresse de ses parents peu fa- vorisés de la fortune; chacun d'eux reçut pourtant une édu- cation soignée, et Jean-Baptiste Rondelet fit avec succès toutes ses classes au Collège des Jésuites. Une aptitude singulière à la méditation se manifesta chez lui, dès les premiers jeux de son enfance. Un trait dont le souvenir lui revenait souvent à la mémoire, même aux der- niers jours de sa vie, peut servir à caractériser, chez lui, l'énergie de cette faculté naturelle. Il se rappelait toujours avec intérêt qu'étant encore bien jeune, il s'occupait à for- mer de petites constructions avec des briques, dans les ate- liers de son père. La difficulté qu'il éprouvait à les couvrir, lorsque l'éloignement des murs excédait la longueur des bri- ques, était encore présente à sa pensée : il n'avait pas non plus oublié les diverses combinaisons à l'aide desquelles il avait plus d'une fois triomphé de cet obstacle. Avec de semblables dispositions, on sent tout l'attrait que dût avoir pour lui l'étude des mathématiques. Frappé du goût prononcé qu'il montrait pour cette science, son père, au sortir du collège, le plaça chez un maître où ce penchant ne pouvait encore que s'accroître. Il racontait souvent que cet homme, dont on n'a pu trouver le nom, s'était enfermé pendant un an, dans une cave, afin de s'y livrer sans distrac- tion à un travail qu'il détruisait ensuite, sans avoir jamais fait connaître le sujet qui l'avait si fortement préoccupé. Une école si bien assortie aux goûts du jeune élève fut sur le point de lui devenir funeste. En effet, il se mit à l'étude avec une telle passion, que sa santé ne tarda pas à en être altérée. Pour détourner les suites d'une application sr outrée, son père s'empressa de lui assigner une tâche à remplir dans les différentes entreprises dont il était chargé. Cette diversion