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DU LION ET DU TIGRE. 135 son règne fut de courte durée, et voici à quelle occasion il fut banni à jamais de cette caste distinguée : ayant reçu de lord Leinster une pétition des Catholiques d'Irlande, Welling- ton lui écrivit la lettre suivante que nous avons vue dans la précieuse collection d'autographes du duc de Kildare dont elle n'est pas le morceau le moins curieux : Mylord, « J'ai eu l'honneur de recevoir la pétition que vous m'avez « envoyée, ainsi que la boîte de fer-blanc qui la contenait. » J'ai l'honneur etc. Le grand Wellington, l'amant en bonnet de colon d'Harriel Wilson, le décent Achille d'Hyde Park, le plus illustre guer- rier, sans conteste, des temps anciens et modernes, dut r e - noncer dès lors au trône des lions qu'il avait si longtemps occupé. On voit par ce qui précède qu'on est en France dans la plus complète ignorance de la véritable signification du mot lion, qu'on en abuse comme de tout ce qui a rapport à la fas- hion britannique, et qu'on ne le comprend pas plus que hu- mour, quiz, mots et choses appartenant spécialement et uniquement à la memj England. Après avoir démontré que la race, qui chez nous s'est affu- blée du nom du roi des animaux, n'y a aucun droit, il reste à lui assigner sa véritable place : elle doit se ranger dans le genre tigre; c'est ici que commence la difficulté de notre tri- che ! quelle définition exacte donner de ce caractère multiforme qui suit le cours des époques, et dont le temps change ou modifie le costume sans altérer l'individu ? on a vu celle race affecter le bonnet rouge, adorer le linge sale, se prélasser,