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 130                  TABLEAU ET SAC DE ROME.

la péninsule de Mons Argentarius(ï), fut un des ports
les plus voisins ; d'autres fugitifs passèrent en Egypte,
en Syrie, en Afrique.
   Pendant cette épouvante et cette fuite, que devenait
le guerrier qui avait si rudement frappé au cœur
l'Empire romain ? Il était obligé de fuir devant la
désolation que lui-même avait jetée à travers les cam-
pagnes de l'Italie et autour de la capitale. Ces masses
de soldats qu'il avait attachés à sa fortune, auraient
bientôt éprouvé les horreurs de la faim dans une ville
dès longtemps épuisée, et à qui manquaient même
les ressources de l'Afrique, pays resté fidèle à Honorius.
Dans cette menaçante extrémité, il fallut bien qu'Alaric
s'éloignât de Rome, et il ne lui restait guère que la
Sardaigne ou la Sicile. Le redoutable vainqueur s'a-
chemina donc le long de la voie Appienne, et se préci-
pita vers le Midi, ravagea la Campanie et mit le siège
devant la ville de Nola, qui éprouva sa part de la dé-
vastation générale (2). Son évêque, saint Paulin, ne
dut son salut qu'à sa réputation de pontife vertueux et

                Haec multos lacera suscepit ab urbe fugalos,
                   Hic fessis posito certa timoré sains.
                Plurima terreno populaverat aequora belle-
                   Contra naturam classe timendus eques,
                Unum mira fides vario discrimine portum
                  Tarn prope Romanis, tara procul esse Getis.

  Rutilii Claudii Namatiaui, de Redilu suo, i, 3a5, édit. de F.-Z. Collombet;
Paris, Delalain, 1842, in-8°.

   (1) Aujourd'hui Monte Ârqehtaro. L'ancien nom d'Igilium est parfaitement
veconnaissable dans celui de Giglio.
   (2) Iornandes,dellebus Gel., cap. 3o.—Philostorg. XII, 3. Aug. Ibid.,i, 3a.