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IV e ET V e SIÈCLES. 113 des petits-fils d'Hercule. Un poète de Rome avait dit qu'un pauvre petit Grec affamé était capable d'aller jusqu'au ciel, si les maîtres du monde lui comman- daient quelque chose : Graeculus esuriens in coelum jusseris, ibit (1); ces superbes maîtres, un historien grec les voyait, à leur tour, en état de courir jusqu'à Spolète pour un peu d'or. Aux vices qui désolaient leur coeur, ils joignaient la superstition de l'esprit, et beaucoup d'entre ces tristes nobles, tout en niant la divinité, se gardaient bien, sceptiques étranges, de paraître en public, de dîner, de prendre de bain avant d'avoir scrupuleusement in- terrogé les tables astrologiques (ephemeride), pour sa- voir, par exemple, la position de Mercure et l'aspect de la lune. Macrobe, l'ami de ces nobles romains, con- sidère les étoiles comme la cause, ou au moins comme l'indice certain des événements futurs (2). Dans chaque maison, dans chaque île de la Cité, on avait des cierges et des flambeaux allumés en l'hon- neur de la déesse Tutéla , qu'on appelait de ce nom, parce qu'elle était préposée à la garde, à la tutelle des habitations, et l'on ne pouvait ni entrer, ni sortir sans être rappelé à cette vieille superstition qui s'adressait à un simulacre impuissant (3). (i) Iuvenal, Sal. 11^ "S. (2) Vide Somn. Scip. i, t<). (x) Ipsa Ronia, orbis domina, in singulis iusulis domibusque Tulelae simu- lacrum eereis venerans ac lucerois. (juani ad tuitionem aedium islo appellaut 8