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36                       RECUKHCHES

   La description de l'entrée solennelle des jeunes époux dans
leur bonne ville de Bourg, et de la belle réception qui leur
fut faite, comprend dans la biographie plusieurs pages pit-
toresques, empreintes d'une vive couleur locale. C'est un ta-
bleau plein d'animation et de détails, rendus avec une scru-
puleuse exactitude, sans nuire à l'effet de l'ensemble. Cette
naïve société d'alors semble avoir posé devant l'auteur: elle
délibère, s'émeut, s'agite avec son esprit, sa physionomie
et son costume. Nous regrettons de ne pouvoir dans les
limites de celle analytique appréciation, insérer le récit des
fêtes et des divertissements où les figures allégoriques et les
personnages de la fable jouent un si beau rôle; toutefois,
nous reproduisons l'entrée de Marguerite, point principal de
ce tableau moyen-âge qui excitera surtout un vif intérêt dans
la cité qui fut le théâtre de cette municipale solennité.
    « Bientôt la foule d'accourir devant la Maison-de-Ville,
d'où l'on vit sortir le corps municipal, précédé des syndics,
vêtus dérobes rouges, l'un d'eux portant sur un plat d'ar-
gent les clés de la ville. Le corps s'achemina solennelle-
ment, au son de la trompe, jusqu'à la porte de la Halle, où
il était à peine arrivé, qu'une fanfare guerrière et le hen-
nissement des chevaux annoncèrent la présence du cortège
ducal, à la tête duquel paraissaient Philibert et Marguerite.
A la vue du jeune couple, des cris de joie et des vivat s'é-
chappent de toutes les bouches. Sur une haquenée, entiè-
rement couverte d'une riche draperie aux armes de Bour-
gogne et agitant sur sa tête une touffe de plumes blanches,
s'avançait Marguerite, portant la couronne ducale. Un voile
tissu d'argent laissait entrevoir son gracieux visage, enca-
dré de longues tresses de cheveux blonds. Une robe de ve-
lours cramoisi, brochée d'or, au bas de laquelle se relevaient
en bosse les écussons d'Autriche et de Savoie, dessinait sa
taille. D'une main . elle tenait les rênes de sa monture ;