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28 D'UNE BIBLIOTHÈQUE la veille de sa mort, aux petits enfants qu'il avait instruits : Mon Dieu, mon Créateur, ayez pitié de votre pauvre serviteur Jean Gerson. C'est l'opuscule sur les moyens d'attirer les enfants à Jésus-Christ, que la Bibliothèque des Pères de l'Église de Lyon choisirait entre toutes les œuvres du Chancelier ; on y ajouterait, entre autres écrits, les divers poèmes qu'il composa dans nos murs, et on y joindrait la lettre que son frère, qui était Religieux au couvent des Célestins, adressa au P. Anselme, sur les œuvres de l'illustre Chancelier. Tou- tes les pièces authentiques et contemporaines, qui se rat- tachent à sa présence parmi nous , son épitaphe comme le reste, seraient convenablement placées dans la Biblio- thèque. Il me semble, Monseigneur, qu'un pareil monument litté- raire aurait quelque grandeur et quelque utilité. J'ose dire encore qu'il ne pourrait que jeter sa part de lustre sur votre pontificat, en même temps qu'il remettrait en lumière les savants écrits de quelques-uns de vos prédécesseurs. Assuré- ment, la mission spéciale d'un prêtre, d'un évêque, n'est pas de composer et de publier des livres : ses heures et ses efforts sont réclamés par d'autres soins, par les peuples à lui confiés, mais toujours et partout l'Eglise se montra la promo- trice des lettres. On a bien souvent calomnié quelques Papes, à raison de l'énergie qu'ils déployèrent; on n'a pas toujours été aussi soigneux de montrer l'emploi qu'ils firent de leur force. Ainsi, Grégoire VII, qui n'a pas été épargné, deman- dait à Canut, roi de Danemarck, de lui envoyer un clerc qui pût s'instruire à Rome, et instruire ensuite ses compatrio- tes (1). Voilà donc jusqu'où s'étendait la sollicitude de Gré- goire. En 1078, au Ve concile tenu sous son pontificat, on ( i ) Epist. VII, 5.