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456                ÉTATS-GÉNÉRAUX DE 1588.
mes de la couronne, aussi bien que du maniement des finances
de l'Etat. Le cahier réclamait, en terminant, la rénovation
des anciennes ordonnances somptuaires, l'établissement de
bureaux de police, l'institution de poids et de mesures unifor-
mes, et la permission pour toute personne d'établir des coches
publics, sans que ces entreprises fussentbailleesaferme.il
voulait aussi qu'aucun étranger ne fût admis à résider dans
une ville du royaume, sans une déclaration préalable de ses
noms et qualités, de sa religion, des motifs de sa résidence,
et sans un certificat de son précédent domicile.
   Les troubles civils qui, durant près de dix ans, ensanglan-
tèrent la France, ne permirent pas à l'autorité royale de don-
ner suite à ces diverses propositions.
   Les députés demeurés à Blois reçurent du roi, le 20 janvier,
leur audience de congé. Henri les assura que son intention
était toujours d'autoriser la religion catholique dans son
royaume, exclusivement à toute autre; il les exhorta à rap-
porter dans leurs provinces des sentiments de paix, et à les
inspirer aux autres. Les députés se séparèrent « trop satis-
faits, dit le président de Thou, d'être quittes d'une assemblée
tumultueuse, et de laquelle les derniers événements avaient
banni toute confiance (1). »
   Cette esquisse historique des États-Généraux de 1588 se-
rait incomplète, si nous ne faisions au moins une mention som-
maire de la lettre que le roi de Navarre écrivit à cette assemblée,
de Chatelleraut, le 4 mars 1589, peu de jours après sa sépa-
ration. Ce document mémorable respire le môme caractère
de franchise, le même esprit de patriotisme et de conciliation
que nous avons vu présider à tous les rapports de Henri de
Bourbon avec les Etats de 1576 et de 1588. Après avoir
déploré amèrement les maux que la guerre civile a répandus

  (i) Liv. XCII.