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                     ÉTALS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .           447
d'Aurou. de Duvert (1), de Du Vergier (2), d'Orléans (3), et
requit ces députés de le suivre auprès du roi.
   Cette audacieuse offense à la dignité nationale excita
dans l'assemblée une agitation inexprimable. Plusieurs dé-
putés, cédant à leur épouvante, s'enfuirent par les fenê-
tres de la salle. La Chapelle, Compans, Nully et Le Roy
furent emmenés par la force armée, malgré les prières
et les représentations de leurs collègues. Aurou et du Ver-
gier se dérobèrent par leur absence à l'ordre d'arresta-
tion qui les concernait. Duvert réussit à s'échapper. Un
député courageux, Etienne Bernard, avocat au parlement de
Dijon, proposa à l'Assemblée de s'élancer en masse sur les
pas des captifs ; mais les soldats s'opposèrent à cette héroï-
que démonstration, et la force se fit donner place (4). L'émo-
tion ne fut guère moindre dans la chambre du clergé, à la
nouvelle des événements qui venaient d'avoir lieu. Brissac,
Bois - Dauphin et plusieurs autres ligueurs appartenant à
l'ordre de la noblesse furent arrêtés et conduits auprès du
roi qui leur montra, dit-on, le cadavre du duc de Guise avec
une arrogante satisfaction. Les députés, particulièrement ceux
du tiers-état, furent étroitement surveillés pendant toute la
journée du 23 ; cependant, dès le 24, deux envoyés du roi
vinrent promettre à la chambre une entière sécurité, mais ils
ajoutèrent qu'il était superflu qu'elle fît parler à Sa Majesté
en faveur du cardinal de Guise, car il était mort. Les Etats
reprirent avec assez de calme la rédaction de leurs cahiers.
  Le premier soin de Henri, après l'assassinat des Guises, fut
de publier une déclaration par laquelle il imputait la mort


  (i)   de Troyes.
  (2)   Président à Tours.
  (3)   Avocat au parlement de Paris.
  (4)   Journal de Bernard.