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                   ÉTATS-GÉNÉKAUX DE 1 5 8 8 .               441

(euse captivité (1). » Enfin, le duc de Guise mit le comble à
ses provocations par l'audacieuse sommation qu'il adressa
au roi d'abandonner à l'Union la ville d'Orléans que ce prince
soutenait n'avoir point été comprise dans les traités, et des
avis multipliés apprirent au roi qu'il avait secrètement trans-
mis à plusieurs corps de troupes l'ordre de se réunir à pro-
ximité de Blois.
   Ces circonstances réunies ébranlèrent l'irrésolution naturelle
à Henri, irrésolution entretenue surtout par la crainte de dé-
plaire au pape et de compromettre la paix du royaume par
un coup hardi. 11 comprit la nécessité de mettre un terme à
cette situation équivoque et périlleuse, et manda auprès de
lui le maréchal d'Aumont, les sieurs de Rambouillet et Beau-
vais-Nangis. Henri exposa à ces serviteurs dévoués les atten-
tats directs et les intrigues cachées du duc de Guise contre
son autorité; il leur rappela ses pratiques secrètes avec
l'ambassadeur d'Espagne et le cardinal Morosini, ses menées
avec le duc de Savoie à propos de l'invasion du marquisat
de Saluées, ses intelligences criminelles avec différents gou-
verneurs des villes du royaume, ses entreprises contre le
roi de Navarre, sa conduite ouvertement factieuse à la jour-
née des Barricades et depuis la réunion des Etats, et exhorta
ses conseillers à lui dire librement leur avis sur le parti qu'il
avait à prendre pour mettre l'Etat et sa propre personne à
l'abri des entreprises de son ennemi.
   Ces trois seigneurs demandèrent un jour pour y réfléchir,
et s'étant rendus le lendemain auprès du roi avec Louis d'An-
genne, frère de Rambouillet, tous tombèrent d'accord qu'il
fallait, à quelque prix que ce fût, s'assurer du duc de Guise.
Mais quel parti prendre a l'égard de ce redoutable et puis-
sant rebelle? D'Aumont inclinait à lui donner des juges;

  (t) Mémoires de Chiverny, I, i(îy.