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^22                  ÉTATS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .

persuader au tiers-état que le premier soin du duc de Guise,
à son avènement au pouvoir, serait de diminuer les impôts.
Ces démarches furent, comme on le verra bientôt, couron-
nées d'un plein succès.
   L'église des Jacobins fut consacrée aux délibérations du
clergé, qui se composait de cent trente-quatre députés, dont
quatre archevêques et vingt-un évoques; la noblesse, qui
comptait cent quatre-vingts élus, dut se réunir au Palais,
et le tiers-état, composé de cent-quatre-vingt-onze re-
présentants (1), reçut ordre de s'assembler à l'Hôtel-de—
Ville.
   L'ouverture des Etats fut retardée jusqu'au dimanche 16
octobre, soit à raison du peu d'empressement de quelques-
uns des nouveaux élus, soit par suite de divers débals de
préséance dont la solution consuma un temps précieux. Le
roi employa cet intervalle à recevoir les députés à mesure de


les cahiers dont les trois ordres étaient porteurs. On y suppliait le roi de ne
plus souffrir dans le royaume que la religion catholique, de déclarer incapa-
bles de toute charge et même de toute succession ceux qui seraient convaincus
ou soupçonnés d'hérésie, quelque repentir qu'ils témoignassent ; de publier les
actes du concile de Trente et de révoquer le concordat de François I er avec
L é o n X ; de chasser de sa cour les astrologues judiciaires, les comédiens et
les poètes lascifs ; de décharger le clergé des décimes, à condition qu'il rachè-
terait les rentes créées sur son fonds ; de rendre plus fréquents, dans l'intérêt
de la réforme de cet ordre, les conciles provinciaux en usage sous les rois des
deux premières races, etc. Les cahiers demandaient encore que le roi n'admît
dans ses conseils que des hommes de haute qualité et de rare suffisance; qu'il
fût créé une chambre de justice pour recevoir les plaintes portées contre les
abus des juges, que le roi retranchât les pensions superflues et fît punir les
partisans qui s'étaient enrichis outre mesure dans leurs traités avec l'Etat, que
l'on corrigeât le luxe, et qu'aux princes seuls il fût désormais permis de por-
ter de l'or et de l'argent sur leurs habits, etc.
  (i) Collection de documents sur les Etats-géudrauic, par Lalource et Duval,
17S9.