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                               BIBLIOGRAPHIE.                                407
n'est pas dans un état fort éclatant ni fort prospère, mais est-ce bien au Catho-
licisme qu'il faut l'imputer ? Alors il resterait à dire pourquoi l'Espagne, ainsi
que l'Italie si souvent confondue avec elle sous ce rapport, jeta un si grand
éclat au siècle de Philippe II et de Cervantes ; il resterait à expliquer le génie
de sainte Thérèse et de Murillo.
   Beaucoup d'écrivains chaleureux et éloquents sont injustes pour l'Italie et
pour l'Espagne catholiques. Il faut respecter la décadence des peuples qui
furent grands, et qui le furent à une époque où la France n'était pas ce
qu'elle a été sous Louis XIV et sous Napoléon.
   C'était le Catholicisme républicain de Florence qui élevait le Dôme, l'ad-
mirable campanile de Giotto et le Baptistère, avec sa porte digne d'être
placée au ciel. C'était le Catholicisme papal qui aidait au génie de Michel-
Ange à élever dans les airs le Panthéon d'Agrippa.
   Ne sommes-nous point trop infatués du peu que nous valons? Ne sommes-
nous point injustes pour des pays que nous ne voyons qu'au pas de course,
avec nos idées, nos mœurs et nos préjugés?
   Il y aurait beaucoup à dire sur cette question, que la brochure de M. Châtelet
n'a pu qu'aborder à la hâte, et en des termes, du reste, convenables et
dignes. L'estime que nous pouvons avoir pour le talent de M. Quinet,
pour sa parole incisive et pittoresque, n'a pas dû nous empêcher de dire
nettement ce que nous trouvons de partial et d'injuste, en quelque façon, dans
ses appréciations de l'état et de l'influence du Catholicisme en Espagne.