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DE L'ÉGLISE DE SAINT-JEAN. 395 chées naguère par des tableaux. Cependant, cette question se rattache essentiellement à la question liturgique , et l'on ne saurait avoir trop de respect pour la vieille liturgie lyonnaise, qui a son caractère tout particulier, tout tradi- tionnel, et qui, comme beauté et comme grandeur, est sou- vent bien supérieure à la liturgie romaine. La question des orgues est une question souvent inextrica- ble dans les églises gothiques. Il est évident que l'orgue ne doit pas être séparé du chœur, et que sa place n'est nullement, comme on l'a proposé, au dessus de la grande porte, où il in- terromprait, d'ailleurs, les lignes architecturales qui en sont le prolongement. II serait cependant difficile de lui choisir une place plus fâcheuse que celle qu'il occupe maintenant dans le chœur, dont il cache le vitrail du fond presque tout entier. Sans décider si le simple et sublime vieux chant grégorien n'est pas au moins égal en beauté, au chant tel qu'il est actuelle- ment organisé , il est certain que les artistes du moyen- âge n'avaient pas prévu la difficulté du placement des orgues. La place la moins malheureuse qu'on put leur donner, bien qu'assez éloignée du chœur, ce serait, sans contredit, un des transepts. Nous rappellerons ici le vœu que nous avions déjà émis dans cette Revue, celui de voir relever, le long des murs de celte basilique, les pierres tumbales dont les inscriptions s'u- sent sous les pieds des fidèles. C'est là en quelque sorte une par- tie des archives du temple, et il serait bien, dans l'intérêt de l'histoire, de conserver à nos neveux les noms des divers person- nages qui dorment depuis des siècles sous les parois de l'église. Nous ne terminerons pas sans demander qu'on se hâte de laver l'ignoble peinture jaune qu'un architecte n'a pas craint de faire passer sur la bordure, autrefois blanche, du charmant vitrail enchâssé dans le quatre-feuilles de la chapelle de la Croix.