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358 LE MONASTERE me M de Blonay à être supérieure d'un second monastère de l'Ordre. Elle eut pour compagnes MUes de Saint-André de Fléchères, dont l'aînée, Marie-Calherine, avait été reçue au premier monastère de Bellecour, et la sœur Louise-Gas- parde de Saint-Paul. Les nouvelles fondatrices choisirent d'abord la montée du Gourguillon, où elles demeurèrent quelque temps. Pendant la peste de 1628, le P. Milieu, recteur du Collège de la Trinité, allait assidûment visiter les pauvres Sœurs malades. Il les emmena du Gourguillon au couvent de Bellecour, a travers les cadavres gisant çà et là . Elles passèrent la Saône sur un bateau, n'ayant pas de voiture à elles. Parmi les ma- lades du Gourguillon, il y eut la sœur Marie-Aimée de Bul- lioud, et une sœur alors novice, Louise-Catherine de Cro- chère, mère de Matthieu, conseiller et grand historiographe de France. Elle fut attaquée de la peste, en servant des malades dans une maison où bien peu de femmes eussent osé se risquer (l). Mme de Crochère était petite nièce de Sixte-Quint. Son aïeul avait quitté Rome, parce que les deux princes qui avaient épousé les deux sœurs, voulurent l'empoisonner pour avoir ses richesses. Il s'en aperçut au milieu d'un grand fes- tin qu'ils lui avaient préparé, abandonna son hoirie et se retira à Lucques, puis de là en France. Louise-Catherine vivait pieusement avec ses deux filles, pendant que son époux menait grand train à la Cour, ne quittant jamais Louis XIII. A la mort de Matthieu, elle se retira avec sa fille cadette, Calherine-Augusline, au monastère du Gourguillon, après que son aînée se fut faite religieuse à Sainte-Elisabeth de (i) C'est ce que dit un Manuscrit de la Visitation. Cependant, le P. Alexan- dre, de Lyon, pag. 49 de 'a Vie de cette Religieuse, écrit qu'elle fut atteinte de la peste, en soignant une Sœur du Gourguillon.