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DE CHALONS A LYON. 309
grande ville un germe puissant d'animation et d'émulation
industrielle. Le mouvement et la circulation suscitent la cir-
culation et le mouvement, la foule attire la foule, la pré-
sence des étrangers active la consommation, favorise le dé-
veloppement des industries. Ce sont là de trop grands élé-
ments de prospérité, pour qu'on puisse sans danger en per-
dre la possession.
La ville de Lyon ne serait pas seule à souffrir par l'effet de
l'ajournement du chemin de fer de Chalons à Lyon -, toute la
vallée de la Saône , au dessous de Chalons, partagerait ce
triste sort. Dans celte belle vallée, les villes et les villages se
touchent, pour ainsi dire -, une population nombreuse et riche
s'agite ; d'importantes industries manufacturières et agricoles
sont exploitées. Si on la déshéritait, môme temporairement,
du chemin de fer qui doit faciliter ses communications avec
Lyon et Paris, on lui causerait les plus graves préjudices.
Si l'on compare les deux tracés qui se disputent la préfé-
rence pour le chemin de fer de Paris à Lyon , on est étonné
qu'il puisse y avoir un seul instant d'hésitation entre le choix
du tracé par la Loire et le choix de celui par la Saône. Le
tracé par la Loire desservirait des intérêts de médiocre impor-
tance. C'est tout au plus si, de St-Elienne à Orléans, il tou-
cherait à trois ou quatre villes dont l'industrie est sans valeur,
dont l'activité commerciale est presque nulle. Le tracé par la
vallée de la Saône, dessert, au contraire , une masse impor-
tante d'intérêts industriels et commerciaux, il doit donc être
préféré.
Cette préférence est d'ailleurs motivée par une considéra-
lion puissante. Le chemin de fer de Paris à Orléans est des-
tiné à devenir la tête du chemin de fer de Paris à Nantes, Ã
Bordeaux, à Toulouse et à Sl-Eliennc. On comprend quels con-
sidérables mouvements de voyageurs et de marchandises vien
dront,dans un prochain avenir, animer et encombrer ce chemin.