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218 EXPLICATION I)'0NE VERRIÈRE Entre toutes ces peintures, trois seulement réclament une interpré- tation ; le reste peut être compris au premier coup d'œil (1). L'aigle qui, dans les sculptures de Strasbourg, saisit ses aiglons pour les éprouver en leur faisant fixer les yeux sur le soleil, me semble représenter l'œuvre de la régénération humaine par Jésus- Christ. Vrai Dieu, en même temps que vrai homme, il nous convie à une sainteté divine ; et, comme parle l'Eglise, il a pris notre nature pour l'élever en quelque façon au partage de la sienne. Il veut des cœurs qui placent leurs affections et attachent leurs re- gards en haut. C'est là surtout le fruit qu'il nous faut recueillir de sa résurrection; et c'est, si je ne me trompe, pourquoi cet emblème se trouve à Strasbourg près du Phénix, du Pélican et de Jonas. Mais, à Lyon, au lieu de ne recourir qu'à l'histoire fabuleuse de l'aigle, le peintre s'est inspiré de l'Écriture sainte. Près de Jé- sus-Christ montant au ciel, il place l'aigle emportant ses petits au haut des airs, et les formant à ce vol hardi qui doit caractériser leur mâle origine. C'est le fils de Dieu nous montrant le terme où doivent aspirer nos désirs, nous précédant au ciel pour y pré- parer notre place et gérer nos intérêts près de son père. En face de l'aigle, le vitrail de Lyon représente une personne assise, dont la pose annonce le malaise et l'affaiblissement. Près d'elle un oiseau blanc à long cou avance la tête comme s'il voulait la poser sur ses genoux, et dans les airs plane un oiseau tout sem- blable qui lourne ses regards vers'cette scène. L'inscription porte Cladrius ou Glabrius, qui doit être la Chaladrius ou Charadrius, comme on va s'en convaincre. Consultons d'abord le Bestiaire de l'Arsenal sur l'histoire naturelle de cet animal singulier. îlltts oiseau qui est apeles €alaï>res (2)... fJljisxologes îrit ïre test oisel qu'il est tôt blans, et... nule noitete y a en (i) Il est évident que le buisson ardent et la toison de Gédéon revêtent ici le mysticisme exposé par l'office de la sainte Vierge. (2) Nous employons le mot calandre, parcequ'il est employé par Bru- netto Latini, dans son Trésor. Et son traducteur italien conserve exactement