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Il est un souvenir que je garde en mon ame,
Comme fait UIà avare amoureux d'un trésor ;
Il se peut que bientôt s'éteigne cette flamme,
Mais je sens qu'elle brûle encor.
Que je la trouvais fière, oh ! comme elle était belle
Quand les flots courroucés déferlaient à grand bruit !
Hélas ! de loin en loin une étoile étincelle
• Dans l'obscurité de ma nuit!
La Sardaigne fuyait loin de notre navire,
La Corse nous offrait ses sommets argentés •
Je m'approchai timide ; elle daigna sourire,
Et je m'assis à ses côtés.
Je lui montrai le ciel, l'océan, la tempête,
Les flots échevelés courant de toutes parts,
Le navire en péril.... elle baissa la tête
Et m'enivra de ses regards.
Je lui dis sur les flots mon pénible voyage ;
Je lui dis le désert tremblant sous nos canons ;
Dans Alger, Bone, Oran je contai mon passage,
Des tribus je lui dis les noms.