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104                  BULLETIN      BIBLIOGRAPHIQUE.
légalité. » Puis, après avoir posé re principe, il recule devant ses conséqtien
ces, il le modifie, il le subordonne à un autre principe. En effet, il recounail
ailleurs (pag. t i o ) , que cette volonté nationale, dans laquelle il place le
principe de la souveraineté, est néanmoins liée par les principes de moralité
qui nous sont naturels. Il avoue que la volonté nationale peut errer, qu'elle
peut avoir besoin d'être redressée. Si la volonté nationale peut errer, si elle
est liée par quelque chose de supérieur, s'il y a au-dessus d'elle quelque
chose qui la juge, et qui l'approuve et la condamne, n'est il pas évident que
la souveraineté ne réside pas dans la volonté nationale, mais clans ce quel-
que chose qui lui est supérieur, qui la lie et la juge? Or quel est ce quel-
que chose qui décrète avec tant de force et d'autorité la légitimité ou l'il-
légitimité des actes de la volonté nationale, même alors qu'ils sont accom-
plis d'un consentement unanime? Ce quelque chose est la raison, car c'est
la raison qui décide souverainement de ce qui est bien et de ce qui est ma),
comme de ce qui est vrai et de ce qui est faux. Chez un peuple comme chez
un individu, la raison doit être le souverain, et la volonté le ministre. La
souveraineté n'est donc pas dans la volonté, mais dans la raison, comme l'a-
voue implicitement M. Riltiez par les restrictions qu'il fait à son principe.
Pourquoi donc au lieu de la souveraineté de la volonté nationale, n'a-t-il
pas proclamé la souveraineté de la raison? Aurait-il été empêché p a r l e s
abus réels ou imaginaires que de nos jours les partis politiques ont pu faire
de ce principe, mais, quoi ! n'a-t-on donc jamais abusé du principe de la sou-
 veraineté d e l à volonté nationale ?
    Telles sont les principales critiques que l'on peut adresser au livre de M.
 Rittiez. Considéré dans son ensemble, ce livre est remarquable par les longues
et sérieuses études qu'il suppose, par un esprit de bon sens, de sagesse el
de modération. La forme en est claire, vive et précise, et nous croyons que
 l'auteur est réellement parvenu, comme il se l'est proposé, à mettre à la por-
 tée de tous les questions qu'il, traite. La science des droits ou l'Idéologie
 politique est donc un livre de science et non un livre inspiré par l'esprit
 de parti et la polémique du jour, c'est un livre qui doit valoir à sou au-
 teur l'estime et la considération de tous les hommes qui pensent et qui étu-
 dient.                                                       Boun.i.rrR.

                           CHRONIQUE.
   Les journaus nous ont appris qu'on allait porter la destruction dans le
vallon de Roche-Cardon; que la route de Lyon à Saint-Cyr allait y prendre
son passage, et que bientôt des remblais el des travaux de maçonnerie consi-
dérables feraient disparaître les gazons et les bois de cetle vallée si solitaire,
quoique située aux portes de notre ville. C'est ainsi que tous les jours on abal
le peu d'arbres qui nous reste, el cependant, de tous cotés, on se plaint de
ce que le sol en est par trop,dépouillé. Encore si la destruction dont nous par-
lons était indispensable, mais pas du tout, puisqu'avec quelques milliers de
francs on rendrait l'ancienne route excellente , car il n'est pas nécessaire d'a-
doucir tellement la montée de Lyon à Saint-Cyr qu'elle soit presque suppri-
mée. En effet, comme on l'a fait remarquer, les voitures de pierres de cetle
commune descendent chargées, mais remontent toujours vides.
    Heureusement, la décision prise sur le vallon de Roche-Cardon n'est point
 irrévocable, et nous avons trop de confiance dans la sagesse de l'administra-
 tion, pour ne pas croire, qu'avertie par la presse, elle reviendra sur un projet
 si désastreux; la renommée de ces beaux lieux et le souvenir de Jean-Jacques
 obtiendront grâce pour les derniers bois de nos environs. Roche-Cardon est
noire Vaiiclusc, el des lieux pareils sont les richesses d'un pays aussi bien que
  des monuments et des routes.