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, 450                      CHARLES.

 problèmes dont les plus patientes explications ne sauraient
 donner une solution compréhensible à ceux qui n'ont vu,
 ni faire un moule, ni préparer une ébauche. Les appareils
 de la sculpture ont tous une sorte de grandeur, et il n'est
 pas jusqu'aux instruments d'acier dont la main est armée
 san» cesse, qui n'impliquent l'idée d'un triomphe remporté
 sur la matière par le génie humain.
     La poésie de la sculpture avait donc captivé le jeune
 homme, tout ainsi que les paysages d'un caractère grandiose,
 que les sites hérissés de rocs sourcilleux séduisent les âmes
 sérieuses et fortes. Il acheva ses études en avançant au tra-
 vers des systèmes ennemis dont les écoles sont encombrées,
 guidé par l'inflexibilité de sa logique naturelle. Nous ne pou-
 vons, et c'est pour nous un grand regret, développer ici les
 idées audacieuses qui, d'elles-mêmes, de si bonne heure,
 avaient envahi cette tête inculte et complètement illettrée.
 Notre tâche doit se borner à rendre un hommage public à
 une noble mémoire. Le premier ouvrage important du jeune
 statuaire, hélas ! et son dernier, lui fut commandé pour la
 principale façade, alors dégarnie, de l'Hôtel-Dieu de Lyon.
  II s'agissait d'exécuter, dans la proportion de onze pieds, les
  statues des deux plus anciens parmi les plus illustres bien-
  faiteurs de ce magnifique établissement, le roi Childebert
  et la reine Ultrogothe. Charles fut chargé de représenter la
  reine. L'exécution de cette œuvre colossale accéléra l'essor
  de son cerveau déjà si actif. Ravi d'une occasion qui lui of-
  frait les moyens de mettre largement en pratique ses théories
  sur l'art, il s'élança dans l'arène ouverte devant lui, et qui
   bientôt ne suffit plus à sa pensée dévorante. En effet, de
   même que, par un privilège peu commun, il unissait l'audace
   des novateurs au goût sévère des classiques, de môme il était
   également doué de l'esprit de synthèse et de l'esprit d'ana-
   lyse. Il recherchait avidement les hommes instruits pour les