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344                  LE MUSÉE LAPIDAIRE.

amusements ou des objets d'une vaine curiosité, mais des
sujets d'étude. 11 sait les employer habilement dans ses i n -
génieuses compositions. L'anneau que Charles V présente à
la duchesse d'Estampes, dans son beau tableau, a été peint
d'après une bague d'or qu'il a dans sa collection de bijoux.
Le cornet dont sonne un des varlets de Duguesclin, dans
le tableau dont je vais parler, est une copie d'une corne
d'ivoire semée d'aiglons qui est suspendue dans son intéres-
 sant cabinet.
     C'est ainsi que Leonardo da Vinci et les grands peintres de
 l'Italie ont uni le goût des lettres à l'amour des arts. C'est
 à cet attrait pour l'histoire que notre jeune artiste doit la vé-
 rité de costume et la richesse de détails qu'il sait mettre dans
ses compositions. Sans doute, cela ne fait pas le mérite réel
 d'un tableau: ce mérite consiste dans la pureté du dessin, la
 beauté du coloris, la grâce ou la force du style. Mais cette
 vérité de mœurs et d'usages répand un grand intérêt sur les
 sujets historiques. On en aura la preuve quand M. Eévoil
  exposera son beau tableau du Duguesclin remportant le prix
 d'un tournois sur quinze chevaliers, et reconnu par son père
 au moment où il lève sa visière ; celui où il a peint René
 d'Anjou, ce roi artiste traçant son portrait sur la porte de
 sa chambre, dans le cha'teau de Palamède de Forbin, en
  reconnaissance du bon accueil qu'il en a reçu ; et le bon
  roi Henri, portant ses enfants sur son dos, en place du che-
  val de bois qu'ils viennent de casser, et disant à l'ambas-
  sadeur d'Espagne: Monsieur, vous êtes père? — Oui.—Eh
  bien ! je vais continuer.
     J'emporte la description complète de ces beaux ouvrages ;
  mais je ne dois pas, par un zèle indiscret, nuire au plaisir que
  le public éprouvera à les voir, et trahir le secret de l'amitié.
     Je fus aussi surpris à Lyon que je l'avais été à Màcon,
   en voyant une fourmilière d'ouvriers activement occupés sur