Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                               LES MARTYRS.                                  323
de son répertoire, et on voit qu'il a été consciencieusement travaillé, il a
tiré un beau parti de la richesse de son organe et a bien dit tous ses
morceaux, surtout ceux qui exigent de la largeur ; il lui reste quelque
chose à faire dans les détails du chant et du geste, mais ce n'est que par
les détails qu'on arrive à la perfection. Les autres artistes, chargés de rôles
moins importants, ont tous été convenables.
   Une chose qui mérite aussi d'être signalée, et qui ne s'applique pas
seulement aux représentations des Marirys, mais constitue un progrès depuis
longtemps accompli sur notre scène, c'est la manière dont fonctionnent
les chœurs ; on n'a pas remarqué assez, ce nous semble, leur immense su-
périorité actuelle, sur ce qu'ils étaient il y a peu d'années. Cette importante
amélioration témoigne du zèle et du talent de notre chef d'orchestre, et
bonne part doit lui être attribuée dans tous les succès lyriques de notre
théâtre. On nous promet pour bientôt, le Puits d'amour et Don Pasquale,
c'est là une louable activité. Viennent Charles VI, et surlout les admirables
partitions de Moïse, de Norma et de Don Juan, et notre répertoire ne laissera
rien à désirer aux plus exigeants habitués de notre première scène.




                   THÉÂTRE DES CÉLESTINS.

   Après la spirituelle et égrillarde Déjazet, nous avons eu les amusantes bouf-
fonneries de Levassor. Lepeintre aîné leur a succédé, et nous a rapporté toute
la verve, toute la franchise de l'ancien vaudeville, toute la joyeuse humeur
de la chanson de Désaugiers. Lepeintre aîné est, en effet, un des derniers re-
présentants du théâtre chantant de cette époque et l'un de ses plus complets
interprètes. Le temps n'a point vieilli sa gaîté pas plus que son talent, et il
nous a rendu M. Boite et le Bénéficiaire comme dans ses plus beaux jours.
   Le public de notre seconde scène a cru, ces jours-ci, avoir retrouvé Déjazel.
M me Henri Monnier a joué le Capitaine Charlotte et les Premières Armes de
Richelieu. Esprit, finesse, verve entraînante, joli voix, en fallait-il autant pour
changer les débuts d'usage en véritables soirées d'artiste en représentation.
Nous félicitons notre administration de s'être attachée, à tout prix, une artiste
distinguée, et d'avoir comblé, d'une manière aussi remarquable, l'importante
lacune qui existait dans le répertoire du vaudeville.