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                 TABLEAU DE LYON EN 1786.                     315
 aimable de M. Tolozan de Montfort, prévôt des marchands
 et commerçant de cette ville, mon épître formerait un vo-
 lume, et c'est une lettre que je voulais vous écrire.
    Je ne la terminerai pas sans vous parler de l'Académie.
 Elle renferme un grand nombre de savants et de littérateurs
 illustres, et j'avoue que j'ai été surpris de ne point vous trou-
ver inscrit sur cette honorable liste. Les gens de lettres les
plus célèbres de la capitale sont au nombre de ses associés,
et les noms des académiciens résidants prouvent combien
l'on chérit et l'on cultive à Lyon les arts, les sciences et la
littérature. Les savants sont ici, comme à Paris, aimables,
studieux et communicatifs, mais l'Académie n'a ni la morgue,
ni la charlatanerie de plusieurs de vos sociétés littéraires. Si
les lumières et les connaissances ont fait autant de progrès
ici que chez vous, l'on peut assurer que l'esprit d'indulgence,
d'aménité, et de véritable philosophie, y en a fait davantage.
    Adieu, mon ami. Je pars ou plutôt je m'arrache dans peu
de cette ville délicieuse. Mes regrets seraient moins vifs si
c'était pour me rapprocher de vous; mais, hélas! je vais en-
core m'en éloigner davantage ! il faut suivre sa destinée,
mais, si l'on ne peut commander aux circonstances, on dis-
pose au moins de ses sentiments, et vous savez combien ceux
que je vous ai voués sont inaltérables.

                                  GKIMOD DE LA EEYNIÊRE»