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                        A UlVlilISliS   EPOQUES.                   175

posée de tours successives occupant la place du palais St.-Pierre
aux Terreaux. Cette cité ne s'étendait pas au midi au-delà du port
Chalamont, et la rive droite du Rhône était défendue par des tours
crénelées.
   Cette fortification est parfaitement représentée dans le plan du
P. Ménestrier dont l'original vient d'être merveilleusement restauré
et placé aux archives de la commune.
   La ville des chanoines, située sur la rive droite de la Saône,
était défendue par une ceinture de véritables forts détachés qui
comprenaient le château de Pierre-Scise, Fourvière et le cloître
St.-Just. Le cloître de St-Jcan formait un réduit intérieur. Les
églises de St-Georges et do St-Paul fermaient les deux entrées prin-
cipales.
   Lorsque la ville prit plus d'accroissement , les bourgeois firent
une nouvelle enceinte au nord pour défendre leurs magasins, et,
sans détruire celle des Terreaux, ils placèrent en avant.une tour sur
la Saône, une autre sur le Rhône, et ces deux tours furent reliées
ensemble par les portes St-Vinccnt, St-Marcel et du Griffon. La
portion de la presqu'île entre la place Bellecour et celle des Cor-
deliers se peupla d'établissements religieux qui peuvent être consi-
dérés comme édifices defensifs. La ville des chanoines s'augmenta
du quartier de Bourgneuf, à l'extrémité duquel on mit une porte.
On en fit de même à celui de Confort. Le quartier St-Just était
appelé la Retraite et on avait placé à son extrémité une porte appe-
lée de Levois.
   A l'entrée des rues principales on tendait des chaînes. Telle fut
la défense de celte ville pendant tout le temps de la domination des
archevêques qui dura depuis 967 jusqu'en 1312.
   Sous ce gouvernement, les habitants voulurent plusieurs fois se-
couer le joug de leur seigneur, mais leur énergie vint se briser
contre les tours sacerdotales. Souvent les bourgeois s'emparèrent
de la ville basse en se rendant maîtres des tours à l'extrémité du
Pont-de-Pierre, ainsi que du cloître de Saint-Jean; mais ce fut en
vain qu'ils attaquèrent celui de Saint-Just dont les hautes murailles
résistèrent à tous leurs efforts. Dans un des sièges contre ce cloître,
les bourgeois avaient construit un fort à la Magdelaitie, près de