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152             AUDITION A L'HISTOIRE LITTERAIRE:

fond quelques pensées qui n'étaient pas tout-à-fait indignes de
celles qu'il empruntait à d'autres. Il écrivait avec facilité,
mais son style n'était pas correct. Ensuite il donnait plus ici
que son livre ne semblait promettre, car à la critique de nos
grammairiens et des écrivains qui ont travaillé sur la langue,
il joignait son sentiment sur les Dictionnaires français, tels
que celui de l'Académie, celui de Richelel, de Furelière, de
Danet, du P. ï a c h a r d , etc. Il ajoutait une liste des plus fa-
meux imprimeurs, liste empruntée presque mot à mot aux
Jugements des Sçavanls par Baillet.
   Une autre particularité que l'abbé Joly remarque dans ce
livre, c'est que son exemplaire avait des cartons qui formaient
deux feuillets, et qu'on avait mis de. la page 349 à la page 352
inclusivement. Il soupçonne qu'on obligea l'auteur à faire
ces carions, pour anéantir ce qu'il avait dit. par malignité
ou par naïveté, au sujet d'une curieuse approbation de M. de
Cohade, Docteur de Sorbonne et Officiai de l'archevêque de
Lyon.
   L'abbé Chomel, curé de la paroisse de Saint-Vincent, avait
publié un Recueil de plusieurs Lettres familières d'un curé, adres-
sées à d'autres curés. Le livre parut avec une approbation
ainsi formulée :
    « On se contente ordinairement de trois qualités pour être
bon pasteur, d'être appliqué à Dieu, à soi-même el à son
troupeau. Elles ne suffisent pas pour M. Chomel, curé de
Sainl-Vincent de cette Ville; il en ajoute une quatrième, qui
est d'être appliqué à tous les Curés de notre France, par un
commerce de lettres qui portent avec elles une communica-
 tion de lumières el de charité; il peut, el il doit prendre pour
devise, ces paroles de S. Paul : Instantia mea quotidiana solli-
ciludo omnium ecclesiarum. Cet empressement l'engage à des
veilles fréquentes et, des courses continuelles, par lesquelles
il s'inslruil ou il s'informe à fournir el à recevoir des Pratiques,
pour adorer les mystères de Jésus-Christ, et des avis pour
sanctifier les Paroisses, à donner la composition des potages