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148                    HYMNE AU SOLEIL.

 Passez en moi, mon cœur s'élance où vous allez?
 Chaste fluidité de l'eau qui s'évapore,
 Frémissement de l'air et du rameau sonore,
 Embrasement des pics par la neige blanchis,
 Rayonnement des flots dans mes yeux réfléchis,
 Ame avec qui je sens mon ame correspondre,
 Nature, viens à moi l'unir et te confondre,
 Je te dois, ô désert, chaque jour visité,
 Ce que j'ai de lumière et de sérénité !
 Par toi de l'infini, l'image m'est connue,
 Et la divinité dans mon cœur s'insinue.
 Mais, ô forêt, ô brise, ô fleurs, à votre tour,
 Recevez, recevez mon souffle et mon amour ;
 De ma bouche reçois tes rumeurs embaumées,
 En verbe intelligent dans mon sein transformées,
 O nature, et, mêlés dans le Père commun,
 Que chacun vive en tous, comme tous en chacun!



 Soleil, sur les hauts lieux j'irai te voir sourire;
 C'est là que l'air est pur et c'est là qu'on respire;
 Là qu'avec mon esprit plus libre et plus léger,
 L'esprit universel est prompt à s'échanger ;
 Là, sur toutes les fleurs mon âme se disperse,
 Là, de tous ses rayons le soleil la traverse,
 Et, comme celte cîme exposée à tout vent,
 Je sens de toute part ton souffle, ô Dieu vivant!